Depuis quelques années, tous les cornichons que nous consommons, font plus de 7000 km avant d’atterrir dans nos assiettes. Cultivés massivement en Inde où la main d’œuvre est bon marché et ou les réglementations environnementales sont moins contraignantes, les cucurbitacées ont déserté les plaines fertiles de l’Europe. Des centaines de cultivateurs se sont retrouvés au chômage. Les multinationales mettent aussi en danger plus de 10 000 agriculteurs Indiens qui travaillent désormais en monoculture. Une fois encore, la mondialisation a créé une aberration : et c’est carrément cornichon !...
Un film drôle et préoccupant qui décrit un aspect exemplaire et tragique d’une mondialisation guidée uniquement par le profit à court terme. Un voyage en « Absurdie ».
(...) C’est en lisant un article sur ce sujet que le réalisateur a décidé de mener l’enquête. Dans ses souvenirs d’enfance, sa grand-tante récoltait, piquait, salait et mettait en bocaux des cornichons. Devenu grand, Olivier Sarrazin avait l’habitude d’acheter des condiments préparés dans de petites usines de conditionnement en Bourgogne.
Aujourd’hui, tout à changé. On produit toujours des cornichons dans l’Yonne, mais il s’agit de cornichons à la russe. Plus gros et au goût sucré, ils sont destinés au marché de l’Europe Centrale et de l’Est.
Le documentaire d’Olivier Sarrazin met au jour une réalité complexe. On fait la connaissance de quelques agriculteurs français "qui résistent aux lois des multinationales, mais qui y participent en utilisant une main d’œuvre bon marché et corvéable à merci pour une production encore et toujours destinée à l’exportation". On croise un agriculteur indien qui profite de l’aubaine de la mondialisation. Lui aussi utilise une main d’œuvre corvéable et bon marché. Mais pour combien de temps ? interroge le réalisateur. Car, le Vietnam ne ménage pas ses efforts pour attirer l’attention des industriels occidentaux.
Le film met aussi en lumière "le rôle des financiers, des commerciaux et des investisseurs créateurs de ces déséquilibres économiques, de ces tragédies humaines et écologiques". Au bout du compte, tous sont "dans le même bateau, Français et Indiens, traités avec le même mépris par le commerce mondial", démontre Olivier Sarrazin.
Réalisation : Olivier SARRAZIN
Image : Jérôme KEMPA, Marie-Laure LAINÉ
Son : Patrick MAENHOUT, Olivier DENESLE
Montage : Édith PAQUET
Musique originale : Daniel BIRO
Une co-production France 3 Bourgogne et le CRRAV Nord Pas-de-Calais
Avec la participation de la RTBF et du CNC